Foto aerea Erice panoramica - L. Rallo

 

A deux pas de Trapani, à exactement 15 minutes de bus et 20 minutes de téléphérique, vous vous retrouverez face à un paysage à couper le souffle.

Téléphérique

Ce village médiéval surplombe Trapani sur le site magnifique du Mont Eryx à 750 mètres d’altitude. Il s’agit d’Erice.

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Erice fut, depuis l’antiquité, un centre important du culte rendu à la Déesse de la fécondité, d’abord en tant que l’Astarté phénicienne, puis l’Aphrodite grecque et, enfin, en tant que la Vénus romaine.

La ville fut longtemps un centre spirituel, comptant de nombreuses églises, temples et couvents.

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Dans la mythologie grecque, Éryx, fils de Poséidon et d’Aphrodite, est Roi d’une province de Sicile, appelée Erycie, et héros fondateur de la cité d’Éryx.

Fier de sa force prodigieuse et de sa réputation au pugilat, il défiait au combat ceux qui se présentaient chez lui et tuait le vaincu.

Il osa même se mesurer à Héraclès qui passait en Sicile avec les bœufs de Géryon.

L’enjeu du combat fut, d’un côté, le troupeau du héros et de l’autre, le royaume d’Éryx.

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Celui-ci accepta finalement cette offre disproportionnée lorsqu’il sut qu’Héraclès perdrait, avec ses bœufs, l’espérance de l’immortalité. Mais il fut vaincu et enterré dans le temple dédié à sa mère Aphrodite sur la montagne qui prit son nom. Héraclès laissa le royaume aux indigènes en disant qu’un de ses descendants viendrait en prendre possession.

Erice, l’ancienne Eryx, a été, par la suite, une ville médiévale des plus belles et des plus riches de l’histoire de toute la Sicile, au même niveau que Taormine ou Cefalù.

Tucidide (500 A.C.) raconte qu’après la chute de Troie (1183 A.C.), quelques troyens arrivèrent en Sicile avec leurs navires et ils commencèrent à habiter auprès des autochtones. Ceux-ci les appelèrent Elimi et leurs villes furent Segesta et Erice.

Erice a hérité du nom du mythique Roi héroïque des Elymes, Enée, qui a également eu un rôle dans la fondation légendaire de la ville de Rome.

Dans cette ville, toujours selon Virgile, Énée enterra le père Anchise. Mais ce n’est pas seulement Tucidide et Virgile qui chantèrent la beauté de la ville d’Erice. Homère, Théocrite, Polibio, Horace et nombreux autres ne surent pas résister à l’enchantement du mont dédié à la Déesse de l’amour et de la beauté.

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Les Phéniciens (entre le VIII et le V siècle A.C.) ainsi que les Carthaginois (au III siècle A.C.) se vouèrent au culte qui était dédié au Mont. Ceux-ci en développèrent le mythe. Pour eux, la divinité était Astarte, divinité phénicienne de l’amour luxurieux et ils fortifièrent le lieu en construisant des murailles à l’ouest, encore aujourd’hui présentes. Ensuite, il y eut les Siracusani (IV siècle A.C.) et les Helléniques (III siècle A.C.) mais les Carthaginois, après des années de batailles et d’assauts, réussirent à reconquérir leur ville sacrée. Par la suite, ils la défendirent longtemps contre les Romains au cours de la première guerre punique mais cela se termina par la victoire du Romain Lutezio Catulo.

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Les habitants de Rome avaient d’autres objectifs pour ce lieu et ils soignèrent ce bijou. Par la suite, ils abandonnèrent la ville et celle-ci commença sa première période de décadence. L’historien Edrisi, un siècle après l’an 1000, décrit le lieu comme étant « une montagne énorme de cîme hautaine et de hauts pinacles, au sommet il s’étend un territoire où abonde l’eau … »

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Pour trouver à nouveau son nom dans les anciens documents, il faut attendre les Arabes qui, en l’appelant Gebel al-Hamed, évoquèrent un paysage de toute beauté. Ibn Gubajr, voyageur arabo-espagnol décrit, en 1185, un bourg uni à un château normand avec un pont et habité par des chrétiens.

Il évoque le bourg reconstruit par le Roi normand Ruggero II sur le vieux Erice. A ce moment de l’histoire, il ne s’appellera plus Erice mais Mont Saint-Julien, un nom qui fut maintenu jusqu’en 1936.